80% des campings de la Loire sont des petits campings de moins de 70 emplacements, et ce sont les campings qui connaissant le plus de difficultés à trouver un modèle économique viable. Une étude menée en 2024 par le FNHPA sur la pérennité des petits campings a permis de tirer des enseignements des bonnes pratiques d’une cinquantaine de campings qui fonctionnent :
• Un positionnement clair et affirmé (nature, festif, écologique…)
Dans la multitude d’hébergements qui s’offrent aux vacanciers pour passer un séjour, il faut qu’ils puissent identifier en un clin d’œil la singularité du camping et si elle correspond à leurs attentes. Un positionnement bien défini est essentiel pour parvenir à se différencier et il est souvent lié à la personnalité et aux centres d’intérêts des gérants. Les campings bien positionnés deviennent alors des « hébergements destination » où l’expérience de l’hébergement est le premier critère de choix du lieu de vacances.
• Des investissements réguliers (et notamment dans une offre locative « tendance »)
Basiquement, des investissements réguliers garantissent le maintien du camping dans des standards de confort. Il faut également penser ses investissements au regard de son positionnement (pour répondre toujours mieux aux attentes des clientèles) et de son modèle économique. On sait par exemple que pour un petit camping performant, une part de 40 à 70% de locatif est recommandée pour atteindre un équilibre financier. Ces investissements peuvent être fait par paliers, et sont éligibles à des aides publiques.
• Des équipements et des services
Pour que les vacanciers (et notamment les familles) puissent se projeter dans un séjour facile à organiser : un point de baignade, une aire de jeux, un point restauration (surtout dans les territoires qui en manque), de la location de matériel, des animations, de la réservation d’activité, des services hôteliers… La part des services dans un modèle économique équilibré est supérieure à 25% du chiffre d’affaires.
• Une stratégie marketing définie
En 2022, 82% des vacanciers réservent leurs vacances en ligne et en majorité sur leur smartphone. Le constat est sans appel : il faut être visible et réservable en ligne, et donc travailler sur une stratégie marketing et commerciale pour rendre son offre visible.
En fonction des clientèles ciblées et de leurs habitudes de recherche et de réservation, il est important de définir une stratégie de communication (site internet responsive, réseaux sociaux adaptés aux cibles, présence dans des publications spécialisées, partenariats influenceurs…) et de commercialisation (via les OTAs, les outils de l’Office de Tourisme, centrales de réservations, offres packagés, agences …).
• Un fonctionnement professionnel
De manière générale, un fonctionnement professionnel est la clef de voute des leviers présentés ci-dessus.
Pour les campings publics, ce fonctionnement passe avant tout par la réflexion sur son mode de gestion et il en existe plusieurs :
– La régie directe, où la commune gère elle-même son camping. Dans ce cas-là, la question est : est-ce que la commune a la capacité de proposer une qualité de service professionnelle ? Ici on ne parle pas uniquement de l’accueil des vacanciers mais aussi de la définition du positionnement, du pilotage financier, de la stratégie marketing et commerciale digitale, des services complémentaires aux vacanciers… : diriger un camping c’est 90 métiers en un !
C’est le type de camping le plus en souffrance en France aujourd’hui avec la disparition de 2000 établissements depuis les années 90. Dans la Loire, il y a 13 campings publics en régie directe, soit plus du tiers des campings du département.
– La gestion déléguée, qui se traduit par différent type de contrats : la délégation de service public (qui permet de garder un contrôle sur les activités du gérants), la location gérance (qui permet au gérant la revente d’un fonds de commerce s’il souhaite arrêter l’exploitation), le bail commercial, le bail emphytéotique et l’autorisation d’occupation temporaire. Si chaque mode de gestion présente des avantages et des inconvénients, il est essentiel d’avoir un dialogue ouvert avec les gérants pour trouver le bon équilibre pour toutes les parties et créer les conditions de la confiance et de la pérennité du camping.
Les communes peuvent déléguer la gestion à des gérants en direct ou à des sociétés spécialisées comme OnlyCamp ou Fréry.
Une dernière option est simplement la vente du camping à des acteurs privés, il sort donc du patrimoine communal.
Un exemple : Céline Mortet, est directrice du Camping Flowers de Mars **** (65 emplacements à Cordelle) et présidente de la FRHPA Loire. Elle a partagé les évolutions de son camping depuis 2015 :
• Un camping public qui a retrouvé un second souffle grâce à une gestion déléguée apr un contrat de location/gérance.
“J’ai acheté le fonds de commerce en 2015, ça m’allait mieux qu’une DSP. Ce fonds de commerce, je sais que je peux le revendre et ça me motive !”
• Un positionnement clair et cohérent pour les clientèles familiales avec des jeunes enfants (le camping rejoint le groupe Flowers positionné sur cette clientèle, la communication et les activités sont pensées pour les familles).
• Des investissements réguliers côté gérant (achat de nouveaux locatifs en crédit-bail et adaptation aux nouveaux modes de campings notamment en équipant certains emplacements nus de sanitaires privatifs, …) et côté commune.
• Des animations en été pour les jeunes enfants, une brasserie, une piscine, un label accueil vélo.
• Le camping a doublé ses recettes en 10 ans.
Par où commencer ?
Pour vous aider dans votre réflexion, la FRHPA et votre référent territorial peuvent vous aider à identifier les premières actions. Vous trouverez également le résumé des aides techniques et financières à votre disposition dans cet article.
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